Le 6 novembre 2021 j’ai participé à un projet de formation de jeunes camerounais aux métiers du journalisme. J’y ai eté invitée pour parler de la communication dans la littérature. Un participant m’a demandé les defis que rencontrent un.e auteur.e. Voici une liste non exhaustive de mes contraintes.
1. Gestion de temps
Le temps a toujours été un enjeu pour moi. Quand j’étais étudiante, j’accordais la priorité à mes études qui occupaient 95% de mon temps. J’avais constamment des exercices à rendre, des textes à lire, etc. Il est arrivé que je n’écrive pas pendant plusieurs mois, ce qui m’a déprimée. Je vis pour écrire. Quand j’ai commencé le travail et que je vivais avec monsieur, j’organisais mon temps en fonction de ces deux paramètres. Ce n’était pas non plus évident car je passais toute la journée au travail et le soir, monsieur et moi étions ensemble. Je m’arrangeais soit, pour me lever un peu plus tôt soit, pour prendre une heure le soir pour écrire.
Maintenant que je suis maman, c’est encore plus difficile de trouver du temps. J’essaye d’être plus flexible en m’adaptant aux horaires de petite madame. C’est difficile d’avoir un emploi du temps fixe car, elle ne respecte pas forcément sa routine dodo. Donc j’écris quand elle dort ou qu’elle joue seule.
2. Réception et vente de l’oeuvre
Quand j’écris un roman, j’en contrôle seulement le contenu. Après sa parution, je ne maîtrise rien. Le roman sera-t-il apprécié? Comment sera-t-il interprété? Qu’en dira-t-on?
C’est un moment de stress pour moi. Après la parution de mon deuxième roman La fumée qui s’échappe du feu des marmites en septembre 2021, plusieurs idées négatives m’ont traversé l’esprit. Je pensais forcément recevoir des critiques négatives. Les premier.e.s lecteurs et lectrices l’ont aimé et les commentaires sont positifs.
3. Correction du livre
J’ai appris avec le temps que le premier jet sert de brouillon. On ne le publie pas ainsi. Le concept initial peut varier jusqu’à l’obtention d’un manuscrit acceptable. Mais les efforts consentis pour y arriver sont colossaux.
Corriger un roman exige plusieurs relectures, reformulations, recherches, doute, angoisse, nuits blanches. À un certain moment, des erreurs échappent à l’oeil nu, raison pour laquelle il faut solliciter de l’aide de lecteurs et lectrices bêta. Pour les trouver c’est difficile. J’ai vu des auteures utiliser les réseaux sociaux pour les recruter. J’ai moi aussi passer une annonce sur WhatsApp et Instagram une fois. Ce sont les membres de ma famille et deux ou trois ami qui ont relu mon dernier roman.
4. Communication
La promotion du roman commence bien avant sa publication. En effet, l’auteur.e doit commencer à attirer l’attention du lecteur et de la lectrice très tôt. Si possible, l’intégrer dans la rédaction du manuscrit en lui proposant la possibilité de choisir un titre, à choisir le nom d’un personnage.
Tous les auteur.e.s n’ont pas une équipe de communication, ce qui implique qu’ils/elles revêtent plusieurs casquettes. Ainsi, le temps passé à écrire diminue. Un véritable défi. L’auteur.e. est aussi chargé de projet, car il/elle planifie toutes les étapes en partant du brouillon à la sortie du roman, la communication sur les réseaux sociaux, la promotion dans les librairies, festival et autres.
On distingue la communication en ligne et dans les médias traditionnels. Je peux aussi ajouter la participation à des cafés littéraires. Écrire aujourd’hui ne se résume donc plus à produire une oeuvre littéraire mais aussi à intégrer plusieurs étapes externes.
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