Cette année, j’ai participé au National Writing Month (Nanowrimo) qui se déroule tous les ans, en novembre. Cet évènement réunit les écrivain.e.s du monde entier qui souhaitent écrire 50.000 mots en un mois. Dans le passé, j’y ai participé une ou deux fois et je n’ai jamais réussi le pari. Cette année non plus d’ailleurs. Je vous dis pourquoi.
En 2021, j’ai un peu hésité avant de me lancer dans cette aventure. Jusqu’en novembre, je tergiversais sur la question de ma participation. Pourtant, ce n’est pas l’envie d’écrire qui me manque. C’est le 03 novembre que je me suis jetée à l’eau et que j’ai ouvert le site internet de la compétition pour y entrer mon objectif.
La motivation
Nous sommes le 9 décembre quand j’écris cet article er je n’ai pas avancé d’un pouce dans la rédaction de mon manuscrit depuis la fin du NANOWRIMO. Comment est-ce possible ? Avec les mêmes conditions j’arrivais à écrire assez régulièrement. J’avais la pression aux fesses en novembre, aka, une motivation externe, en réalité. Cette “autorité” m’avait donné une mission à accomplir et je m’y attelais. C’est cela qui me permettait de sauter une sieste, de taper mon texte sur mon téléphone dans une chambre obscure ou de me lever dans la nuit pour écrire 1667 mots. J’avais des heures de sommeil à rattraper mais tant pis, je devais écrire. Maintenant que cette motivation externe a disparu, je dois me motiver toute seule. Le fait également qu’autant de temps soit passé sans avoir rien écrit montre l’importance du NANOWRIMO.
Un objectif clair
Ce qui caractérise un objectif c’est la précision des informations. En effet, si je dis que je veux perdre du poids, je n’y arriverai pas parce que c’est vague. Il manque le nombre de kilo et le délai. Si je dis plutôt que je veux perdre 5kg d’ici février 2022, c’est plus clair. C’est cela qui est fantastique avec Nanowrimo qui a circonscrit l’événement en disant écrire 50.000 mots en un mois.
La communauté
Il y a un proverbe qui dit que seul on peut aller vite mais qu’ensemble, on peut aller loin. Plusieurs écrivains participent au Nanowrimo et l’association responsable a créé des ateliers d’écriture autour, des pep-talks, des auteur.e.s partagent leurs expériences et progrès sur les réseaux sociaux tout au long du mois, ce qui crée une véritable émulation autour du projet.
Les raisons de mon échec
1. L’Augmentation de mes responsabilités
J’admire les mamans qui parviennent à faire mille choses en même temps. Je les regarde sur Instagram partager du contenu tous les jours et je suis admirative. Je me demande alors quel est leur secret? Où sont leurs enfants pendant ce temps ? Je dois discuter avec elles. Je rigole mais je dois avouer que mon niveau de responsabilités a considérablement augmenté depuis la naissance de petite madame. Je suis non seulement responsable d’elle mais aussi de moi. Si j’ajoute monsieur à la liste, c’est fou. Donc, écrire a été un réel défi. J’y arrivais parfois.
2. Un faux départ ou départ tardif
Étant consciente du peu de temps dont je dispose, je ne voulais pas participer au NANOWRIMO pour les raisons citées dans le paragraphe précédent. C’est au bout de trois jours que j’ai finalement décidé de me jeter à l’eau. J’avais une idée du sujet à traiter, sujet tiré d’une émission télé. J’avais déjà un bref plan sur les autres sujets à aborder, quelques personnages et le monde dans lequel ils vivent. Ayant déjà un compte sur le site de l’association, je me suis juste connectée et je me suis lancée. Je l’ai fait parce qu’avec le temps et l’expérience, je sais qu’on n’écrit pas forcément quand on est disponible. On se crée des créneaux horaires et on se contente de cela. Pour finir, je n’aurais plus jamais assez de temps, dois-je donc arrêter d’écrire ? Je pense que le NANKWRIMO est une bonne opportunité pour les écrivains professionnels pour écrire un premier jet.
3. Un manque de préparation
J’ai imaginé une histoire quelques années plus tôt que je voulais écrire après mon dernier roman qui est sorti en septembre 2021. Le thème principal tournait autour du mariage, du poids de la société qui définit le rôle de la femme. Ce sujet me tient tellement à cœur parce que je suis fatiguée d’entendre les leçons à deux balles qu’on donne aux femmes sur les réseaux sociaux (et dans la vie). Tout ça c’était parfait jusqu’à ce que j’écoute une émission d’Alain Foka qui a inspiré un autre roman. Et je me suis imaginé combiner les deux histoires. Erreur. Je me suis perdue à la veille de ma participation au NANOWRIMO. J’ai tourné l’histoire dans les sens. J’ai dressé quelques idées et personnages sur un document excel que j’actualisais au fil des jours, à mesure que j’avançais dans la rédaction du manuscrit. Cependant, je pense que si j’avais élaboré la structure du récit, j’aurais peut-être pu terminer ce roman.
J’ai galéré en écrivant parce que je n’étais pas inspirée. L’histoire ne me plaisait pas parce que je manquais de visibilité et de vision. À chaque fois que j’écrivais, je me demandais l’issu. Que devait retenir le lecteur et la lectrice? J’ai essayé de structurer le plan mais je manquais d’inspiration. Peut-être que j’avais besoin de temps pour me familiariser avec l’histoire que je voulais raconter ?
4. Le doute
Que serait l’écriture sans une bonne dose de doute? C’est inhérent à l’être humain. Le doute est la double face d’une pièce. Elle habite tout être humain. Le mien s’est immiscé en moi sous diverses formes. Il y avait la question du temps. “Oh, tu n’as pas assez de temps. Il y avait la culpabilité maternelle: “tu délaisses ta fille “. Et puis, je remettais en question chaque mot. ” Oh , ça n’a aucun sens. Que veux-tu dire?” Etc.
Je n’étais pas motivée par cette histoire mais je persistais. J’étais consciente que le premier brouillon n’est pas nécessairement parfait et que je le corrigerais plus tard. Donc, le plus important est de continuer.
Écrire 1667 mots tous les jours est faisable. C’est difficile mais c’est aussi excitant. Je me rappelle la joie que je ressentais quand je devais écrire ou trouver un créneau dans la journée. Écrire tous les jours épuisent quand on a un objectif de cette ampleur. C’est satisfaisant d’écrire tous les jours et le NANOWRIMO m’a aidé à me dépasser. On est le 12 décembre et je n’ai plus touché à mon manuscrit depuis la fin novembre. Dois-je en dire plus?
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